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1 mars 2017

DOG POUND, l'apologie de la violence

(8/10)

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Synopsis: Davis, 16 ans, trafic de stupéfiants.Angel, 15 ans, vol de voiture avec violence.Butch, 17 ans, agression sur un officier de probation.Une même sentence : la prison pour délinquants juvéniles d'Enola Vale. Arrivés au centre de détention, ils devront choisir leur camp, victime ou bourreau.

Dès les premières scènes, la donne est claire, cela va être agressif et provocateur. Une agression sur agent délicate à regarder est là pour donner le tempo. On retrouve un cas de figure fréquent : trois jeunes en univers carcéral, avec le même genre de scène que pour les adultes :

 - réfectoire, bouffe (plateau avec des pâtés en somme), remise en question, jeunes attribués à des tâches, petite frappe, ça se toise, ça se juge.

 - Discours durs mais habituels et impersonnels des matons qui ne sont pas là pour plaisanter.

 - Couchage en commun, lits superposés avec un poil plus d’espace que dans Orange is the new black

 - Sommeil difficile à trouver, jeux de lumières bleutées et luminosité diminuante au fil de la journée…

 - Attaque lâche à trois contre un dans le sommeil…  Regards soutenus dans les douches.

 - La brute, régnant  sur le centre, ses deux sous-fifres jouant les gros bras.

 - Inspection militaire des lits et des affaires.

 - Les TIG en extérieur semblent là aussi être superflus, les protagonistes ratissant et pelant dans le vide.

 - Scène d’écolier récitant une poésie à sa professeure virant au trash.

 - Le parloir et son lot de clichés, attendri par le fait que ce soit des mineurs, face à leurs parents ou leurs grands-parents…

En somme tous les ingrédients classiques pour une délicate partie de coups de poing dignes d’un bon p’tit film pénitencier. Alors pour évoluer Kim Chapiron devra se servir d’un nouvel appui. Le charisme des acteurs va conditionner la réussite de son film.

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Copyright Partizan

Les acteurs que l’on suit :

Le pseudo beau gosse dealer, Angel, a sa carte à jouer mais il est trop rabougri, manquant de répondant ce qui fait de lui le mec cool un peu benêt mais frêle. Qui aura cependant la bonne idée de sublimer la vision des jeunes sur les femmes, dans des échanges où on le sent très à l’aise. Angel, le petit mexicain, diversité oblige, trop invisible dans l’équipage n’apparaît pas comme le personnage clef.Butch, longiligne, mince, pas de muscle apparent, une gueule de paumé et de geek mauvais à l’école,  pas vraiment charismatique, tête de turc de la brute, lui va renouveler le genre. L’apologie de ce long métrage trouve toute sa réflexion dans ce personnage. Il est juste monstrueux. Adam Butcher va exorciser une colère brutale, puissante et sanguinaire. Une haine déclenchée, celle qui vous prend aux tripes. Puissante, irascible et sanguinaire, il va se déchaîner sur les injustices que lui et ses potes ont subies de la part des racailles. Rêvant de sortir et d’intégrer un cirque. Un peu comme si  la féerie arrivait après  la haine.

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Copyright Partizan

Une première demi-heure de soumission, observation,  puis vient l’heure de la rébellion, virulente et terrible. Le film change alors d’aspect par son revirement. Il en devient poignant et d’une efficacité contaminante. On a envie de frapper avec lui. Le déferlement de sa véhémence est viscéral et profond. Il frappe si fort que ça en fait mal aux yeux, mais on ne peut qu’approuver au fond de nous, comme le sentiment d’un justicier de cour d’école que tout enfant maltraité aurait rêvé de voir apparaître. Coups de raquette de ping-pong en pleine face, matraquage à coup de tasse, strangulation, tout y passe. Les cris sont bestiaux et les scènes de violence d’une réussite folle. Son regard dans le vide est si profond qu’il en devient animal. Apres une période d’accalmie, où le sport et les blagues entre potes sont une échappatoire, l’accident d’Angel nous remet sous haute tension jusqu'à la scène finale, chaotique, complètement hallucinante et d’une rare violence. Le film virera par la suite à la rébellion générale et au putsch contre l’établissement et les gardiens. Il en  perdra en intensité malgré une scène finale magistrale. Parce que c’est bien là ce que le réalisateur veut dévoiler : la face cachée est ancrée en nous, humains, la violence de la loi de la jungle, de la loi du plus fort, du contrôle sur son prochain. Le contrôle intrinsèque de la colère et la maîtrise de soi. Qu’est-ce qui nous met en colère ? Cette colère est-elle contrôlable ? Dog Pound est un film rapide comme un coup de poing de Butch, efficace comme une lame de rasoir sur la peau et ultra-réaliste. Difficile de ne pas aborder le thème de la violence dans le milieu carcéral, Chaperon décide de s’y plonger volontairement chez des jeunes donnant un souffle de renouveau et de gêne… plus tard les poings contre les murs viendront mettre tout le monde d’accords…Le charisme est primordial pour ce genre de film. Un adolescent doit être surprenant, poignant et réussir à faire prendre parti. Dog Pound est un film violent et maîtrisé qui aura eu le mérite d’essayer un sujet grisant et souvent exclu des réalisateurs. La bande originale est triste et délicate, ambiance grisâtre assurée.

Dog Pound Trailer

DONNY'S

 

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