[critique] LA LOI DU MARCHE (7/10) par Christian

Synopsis:
À 51 ans, après 20 mois de chômage, Thierry commence un nouveau travail qui le met bientôt face à un dilemme moral. Pour garder son emploi, peut-il tout accepter ?

Ce film, tourné à la manière d’un reportage dont la focale serait Thierry (Vincent Lindon), retrace le malaise de notre société lorsqu’on est confronté au chômage  à 51 ans. Trimballé de pôle emploi en formations pour le moins incongrues pour son âge, sans pour autant voir l’ombre d’un éventuel job, Thierry va vivre plus de 20 mois cette descente aux enfers. Père d’un enfant handicapé, il va devoir faire face  à un rabaissement social ou toute fierté doit disparaître.  Disgracieux, résigné  et  empli  de lassitude voilà comment l’on pourrait décrire un chômeur quinquagénaire.   Truffé de scènes plus vraies que nature, le film de Stéphane Brizé  va nous exploser à la gueule. Des scènes fortes, telles que celle où Thierry passant une entrevue par skype , sera confronté à la pire des réalités, celle de devoir « s’humilier » en souscrivant aux reproches de son interlocuteur sur la mise en page de son CV , à vouloir accepter n’importe quelle rétribution.  Nous allons suivre Thierry, déambulant dans le « corridor d’une mort annoncée ».

"Doit-on tout accepter sans rien dire ?"

Malgré tout, la joie demeure dans un couple uni par-dessus tout.  Dans une époque où retrouver un travail dans ses capacités, s’avère utopique, la misanthropie nous guette. En acceptant un boulot de vigile dans un grand centre commercial, Thierry devra revoir une fois de plus toutes ses convictions. En côtoyant de près la misère humaine quotidienne de certains employés qui, au-delà de petits délits, tel que récupérer des coupons cadeaux,  validation de carte client illicite, devront être confrontés à la bassesse des châtiments infligés par leurs pairs. Il sera le témoin de ces exactions  de façon stoïque, sans être juge ni bourreau. Mais n’est-ce pas la pire des choses ? Doit-on tout accepter sans rien dire ? Dans une  civilisation qui sanctionne tout ce qui sort de la « norme », « l’Homme » continu d’assujettir ses congénères par les affres d’un lendemain désenchanté. La loi du marché va nous mettre face au miroir  afin de  réaliser que notre constitution peut être aussi une entrave.

Tout y passe, le rancunier d’un travail perdu qui proteste par grèves ou autres syndicats sans savoir tourner la page, la « confrérie pôle emploi »avec ses stages d’informations et autres formations à répétition dans le seul but de gagner du temps ( et d’en faire perdre au demandeur d’emploi, car à 51 ans, la formation on en a cure ), l’existence d’une véritable « milice hiérarchique » qui existe au sein des directions patronales . Un vrai coup de fouet. Troisième association pour Vincent Lindon avec Stéphane Brizé (Madame Chambon, quelques heures de printemps) et trois prestations de qualité.

LA LOI DU MARCHÉ Bande Annonce (Vincent Lindon - 2015)

CHRISTIAN.

p> 

$http://www.canalblog.com/cf/my/?nav=blog.content&bid=1345206$> $http://www.canalblog.com/cf/my/?nav=blog.comment&bid=1345206$> $http://www.canalblog.com/cf/my/?nav=blog.category&bid=1345206$>