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11 mars 2015

{Chronique ] De l’influence de notre société sur le 7ème art par Thoreau

CINEMA

De l’influence de notre société sur le 7ème art

 

 

Qu’il soit fantastique ou réaliste, le cinéma est, au delà du divertissement, une entreprise conceptualisant nos inclinaisons, nos actions, et nos relations. Mon interrogation porte plus sur sa portée « heuristique », et ses conséquences sociales, que sur sa pertinence normative. Par ce questionnement, j’estime que les sciences sociales sont utiles pour une partie de l’analyse. Sans prétendre à l’exhaustivité (et de très loin), j’esquisserai une pensée, en toute humilité, de cette relation entre 7ème art et visée sociale.

 

 

L’art du visuel comme modèle des représentations sociales

Trop souvent, les films s’alimentent de « prénotions » et de « faux-savoirs collectifs », notamment ceux relatifs aux rapports genrés et ethniques. C’est sur ces derniers que les maux se font les plus oppressants.
En sociologie ou même philosophie, on apprend, par exemple, que les caractéristiques de nos personnalités sont avant tout un construit social, avant même d’être déterminées biologiquement. Ceci étant, c’est sur la conception de la naturalisation du biologique que les œuvres cinématographiques se fondent généralement. On peut citer notamment les films d’horreurs ou d’action, dans lesquels le sexe féminin est très largement sous représenté dans les rôles actifs.

 


Parallèlement, l’anthropologie, portée par C-L Strauss, s’oppose à toutes conceptions raciales de l’être humain dans les pratiques sociales et culturelles. Hors, là encore, beaucoup trop d’acteurs maghrébins surchargent les écrans pour des rôles agressifs.
On peut cependant attribuer du crédit à certaines vagues de films venant contrer mes propos: Jacky au royaume des filles (satyre filmique démontant les codes sexuels hiérarchisés), Frontières (film d’épouvante où les cultures maghrébines sont perçues comme victimes des caricatures européennes) etc.
Ainsi, si dans l’ensemble le cinéma ne parvient toujours pas (ou ne le souhaite pas pour des raisons commerciales) à s’écarter des représentations de l’esprit social, il n’en demeure pas moins que l’on dénote progressivement un accroissement des liens électifs entre sciences sociales et 7ème art.

 

 

Des réalisateurs qui se « scientifisent »

Mais cet art n’est pas homogène, et plusieurs réalisateurs concourent à briser les mœurs et les conceptions erronées de la réalité sociale. En témoigne Philippe de Chauveron, avec Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu, qui s’amuse des caricatures ethniques pour mieux les retourner à l’état d’imbécillité culturelle. Sans oublier Abdellatif Kechiche avec La vie d’Adèle, ou encore Guillaume Gallienne avec Guillaume et les garçons à table qui, dans des styles différents, sectionnent l’idée d’une sexualité genrée naturelle et asexuée.


Les pratiques culturelles sont également de plus en plus dénoncées. Autrement-dit, tout comme les sociologues, certains cinéastes déstabilisent l’idée du « bon goût », et mettent en évidence la relation entre domination bourgeoise et sélection de la « haute culture ». Par le biais de son film Neuilly sa mère, le réalisateur Gabriel Julien-Laferrière s’essaie (en partie) à l’illustration de cette théorie.

 

 

Pour conclure

En somme, je considère le cinéma comme une béquille scientifique, puisqu’il permet d’approfondir le positivisme de la science en y ajoutant du normalisme puissant. Les films sont des armes redoutables pour combattre les représentations sociales, alors profitons de son succès pour y déployer des connaissances.

 

Thoreau .

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